En savoir un peu plus sur Daphné, la fondatrice d'equitask
equitak est une auto-entreprise. L'affiche a germé dans mon esprit suite aux discussions sans fin avec mes copines. Je vous présente ici mon parcours, histoire de comprendre un peu mieux la genèse d'equitask.
Mon père est mort quand j'avais 9 ans. Ma mère, à 46 ans, mère de 5 enfants dont 2 petits, n'avait jamais travaillé. Elle a attaqué des études d'histoire de l'art jusqu'au Master, puis elle est devenue guide des monuments historiques. Elle a continué vaillamment à porter la charge domestique tout en se construisant une carrière, à un âge déjà bien avancé. C'est une super héroïne.
Mais à bien y regarder, je suis également une super héroïne ! J'ai étudié le droit et les langues. Je suis trilingue, j'ai un master 2 en droit des affaires internationales et j'ai été juriste quelques années. Puis j'ai passé un concours exigeant, celui de professeure des écoles. Nous voulions vivre loin de Paris, élever nos futurs enfants hors des luttes de pouvoir, des exigences démesurées, du monde insensé, notre couple voulait se mettre au vert. Le vert des prairies de montagne, le vert de l'espoir.
J'avais des idées féministes et l'intention de les mettre en pratique. Mais j'ai fait tout le contraire de ce que je voulais ; j'ai foncé tête baissée dans les stréotypes que j'abhorrais. Mon mari a monté une auto-école, vroum vroum, l'homme dans sa voiture... Moi je me suis dévouée à mes ptits choux de l'école, tout en m'occupant à plein temps de mes deux ptits choux de la maison. La femme à la maison et au care. Super ! Evidemment mon mari ne rentrait qu'à 19h30, lorsque tout était bouclé, les jeux au parc, le goûter, les devoirs, la douche, la préparation du repas, mais aussi la préparation du sac de piscine du lendemain, les coups de fil aux autres mamans pour du covoiturage, les prises de RDV de dentiste, la visio avec Mamie, le linge étendu, et quelques colères d'enfants fatigués au passage... Il n'avait pas ses mercredis ni ses samedis pour les trajets aux clubs de sport et les anniversaires, j'organisais tout toute seule.
J'ai non seulement tenu, mais j'ai construit une forme de carrière. D'abord active au sein du Centre d'Information du Droit des Femmes et des Familles, j'ai en parallèle été correctrice puis autrice de deux ouvrages sur le métier de professeure des écoles. Je suis aujourd'hui présidente de l'association Enfant en Danger, qui protège les enfants de la maltraitance et les accompagne. Je cumule le métier d'instit que j'adore avec des missions de réprésentation politique, de ressources humaines, de communication... Et j'ai monté ce beau projet Equitask.
Aujourd'hui l'équilibre a tendance à s'inverser. Mon mari gère le quotidien des enfants (une adulte et un ado) : il peut le faire à distance. Il comprend et m'accompagne dans mes choix. Je passe beaucoup de temps au travail.
Alors, qu'en pensez-vous ? Super héroïne ou bien ?
Equitablement vôtre,
Daphné
PS: Une pensée pour toutes les super-héroïnes que je connais : Jo, Huei Yune, Maria, Alex, Nathalie, Micheline, Sophie, Anne-Claire, Nath, Agathe, Nelly, Elée, Nadine, Clara, Maïra, Mylène, Martine, Els, ma Lili et tant d'autres. Intelligentes, belles, fortes, à tous les postes, tous les jours de leur prodigieuse vie de travail, de femmes, de mères...