
Surtout quand on est parent, c'est un sujet qu'on ne peut pas, qu'on ne doit pas éviter. C'est lourd, cela prend du temps, cela éveille les susceptibilités, attise les conflits... Mais pour le bien-être de la famille on ne peut pas faire l'impasse de communiquer autour des tâches domestiques.

Le temps que les femmes consacrent aux tâches domestiques est presque le double de celui consacré par les hommes. Cela n’évolue pas beaucoup, et les épisodes des confinements et du Covid ont montré que même lorsque les deux parents sont à la maison pour télétravailler, ce sont les femmes qui assurent la majorité des tâches.

La charge domestique et parentale est un terreau pour les violences intra-familiales. Qui ne s’est jamais disputé autour de la chaussette sale qui traîne par terre ou de la poubelle à emmener au container ? Mais plus inquiétant, qui n’a pas “pété un plomb” devant l’inaction de son.sa conjoint.e alors qu’on passe l’aspirateur tout en gérant les cris des enfants et le dîner qui mijote ? Combien de couples se séparent à cause d’un burn-out de tâches domestiques et parentales ?

Les tâches domestiques sont innombrables, cela ne s’arrête jamais ! Une tâche en entraîne une autre, qui en entraîne une autre, le travail domestique n’est jamais en pause. Ramasser le linge sale, passer l’éponge après le repas, récupérer les restes dans un tupperware, étendre les maillots de bain après la piscine, tous ces incontournables sont inintéressants en soi, fastidieux et invisibles aux yeux des autres. Lorsqu’une seule personne porte tout cela, elle s’épuise, se sent dévalorisée.

C’est un exemple parmi d’autres, qui s'applique surtout aux parents, et qui n’est pas souvent pas anticipé avant l'arrivée du premier enfant… Les premières années de vie de l’enfant sont ponctuées de visites médicales, de bilans, de vaccins. C’est du temps, de la disponibilité prise sur le temps de travail (en journée), de la charge mentale, de la pression, des angoisses qui portent sur la santé de l’enfant… C’est accompagné de pleurs, de fièvre, de difficultés à manger qui accentuent le stress. La charge médicale est invisible mais elle représente une part importante de la charge mentale. En effet, elle demande de grandes responsabilités et beaucoup de temps aux jeunes parents pendant les premiers mois du nourrisson en plus de la gestion de leur vie privée et professionnelle, des préoccupations, et du stress liés à la naissance du bébé qui est un grand chamboulement dans la vie d’un couple.
Souvent portée par l’un.e des parents, la charge médicale est un poids conséquent pour la personne qui prend en charge la santé de l’ensemble des membres de la famille car elle comporte une dimension cognitive (il faut y penser) et pratique (il faut réaliser la tâche).

Voilà pourquoi il faut absolument que ce soit un sujet dont le couple doit s’emparer. Il est de la responsabilité des deux adultes de s’en occuper. Les hommes doivent prendre leur part, les femmes doivent prendre leur part et chacun chacune doit laisser la part aux conjoint.e.s. Dans les couples homosexuels aussi, la question doit se poser pour que personne ne se sente lésé.e.
L’objectif est une satisfaction équitable au partage des tâches, que chacun.e se sente concerné.e, impliqué.e, que chacun.e puisse communiquer sur ses besoins et ses envies, mais sans paresse, sans mauvaise foi.
Encore une fois c’est une question de prise de responsabilité.

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